Il en va des livres comme des bonnes bouteilles de vin, des auteurs comme des vignerons. Rien qu’à lire l’étiquette, on se sent des affinités avec l’artisan, et quand on a dégusté le contenu, on a l’impression d’avoir rencontré un copain. Sylvain Pattieu est de ceux-là. Il ne fait pas dans le jaja, mais bien dans la littérature, aux heures pas perdues pour tout le monde où il n’enseigne pas l’histoire à l’université de Saint-Denis. Après «Des impatientes» (2012), mettant en scène le quotidien de deux lycéennes de banlieue, «Avant de disparaître» (2013) sur la lutte dans l’usine PSA à Aulnay, et «Beauté parade» (2015), récit de la mobilisation d’employées d’un salon de beauté de son quartier... Sylvain a bifurqué hors des sillons du «roman vrai» pour nous offrir «Et que celui qui a soif, vienne»(Rouergue, 2016). Un roman de pirates, pur sucre de canne ou rhum de mélasse, c’est selon! Avec de l’aventure, des abordages, des canonnades, des courses folles, des duels au sabre... Avec aussi des esclaves qui prennent le contrôle d’un navire négrier, des femmes déguisées en homme, des compagnons artisans révoltés... et même Spinoza en mercenaire philosophe! Bref, un livre de plus qui fleure bon la fraternité et les émancipations en tous genres! On s’était pas trompés : Sylvain, c’est un copain. Venez causer avec lui, et vous verrez!